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Fonds de santé alternative Ninepoint

Fonds de santé alternative Ninepoint - Juin 2024

Sommaire

Dans le commentaire de ce mois-ci, nous examinons les catalyseurs positifs à court terme que les acteurs du marché ne prennent peut-être pas en compte dans leurs décisions de placement. Nous tiendrons les investisseurs informés du reclassement du cannabis aux États-Unis, sachant que la consultation publique a pris fin le 22 juillet et que la phase suivante, celle des audiences administratives potentielles, commence. À cet égard, nous discutons également du récent débat présidentiel qui s’est tenu le 27 juin et de ses implications potentielles sur le processus de reclassement. Sur le front des marchés d’État, nous examinons l’ouverture du marché du cannabis récréatif en Ohio, les négociations autour de la législation sur le cannabis récréatif en Pennsylvanie ainsi que l’initiative de vote en Floride, autant d’éléments qui semblent tous très favorables en termes d’ouverture de nouveaux marchés et d’expansion à court terme. Nous discuterons également des annonces faites par certaines sociétés qui suscitent l’intérêt des investisseurs. Enfin, au début du mois de juillet, nous avons actualisé notre stratégie de placement pour y inclure la vente à découvert. Nous revenons ici sur notre orientation.

Fonds de santé alternative Ninepoint – Rendements composés¹ au 31 mars 2024 (série F, NPP5421) | Date de création : 4 août 2017

1M

CA

3M

6M

1A

3A

5A

Création

Fonds

-2,3 %

5,0 %

-14,8 %

-5,0 %

12,3 %

-20,1 %

-8,7 %

2,8 %

% du portefeuille total

Rendement 2024 en CA 

COST

4,85%

29,13%

LLY

10,32%

55,87 %

GTI

4,81%

8,93 %

TRUL

-5,55%

83,76 %

(Nous fournissons la position TRUL pour voir son meilleur rendement depuis le début de l’année.)

Sur le front du reclassement du cannabis

Le sentiment entourant le reclassement du cannabis a subi un double coup au cours du mois, les investisseurs ayant dû faire face aux retombées d’une performance préoccupante du président Biden lors du débat présidentiel, ainsi qu’à une décision de la Cour suprême qui devrait avoir un impact significatif sur les organismes gouvernementaux américains et leur capacité à faire appliquer les lois par le biais de réglementations en cas d’ambiguïté dans le libellé de la législation adoptée par la Chambre et le Sénat. Bien que la réponse des investisseurs ait été immédiatement négative, nous analysons ci-dessous l’effet attendu de chacun de ces éléments sur le reclassement du cannabis.

Le débat présidentiel du 27 juin : les implications sur les réformes du cannabis

Les téléspectateurs qui étaient devant leur poste le 27 juin ont vu un président Biden très fragile et souvent confus. Qu’il s’agisse de la fatigue du voyage, d’un manque de préparation ou d’une question d’âge n’a pas d’importance. Ce qui importe, c’est que l’image laissée au public américain a suscité des inquiétudes quant à la capacité du président en poste à continuer à diriger le pays, et a fortiori pendant quatre années supplémentaires. 

Le lendemain du débat, les actions liées au cannabis ont brusquement chuté en raison de la perspective d’une défaite du président Biden dans les urnes et de l’impossibilité de reclasser le cannabis avant le soir des élections. Nous pensons qu’il s’agit d’un manque de vision qui ne tient pas compte de la procédure juridique existante. Le département de la Santé et des Services sociaux (HHS) a déjà remis son rapport de 250 pages qui explique en détail le faible potentiel d’abus du cannabis, ses diverses utilisations médicales ainsi que son innocuité par rapport aux autres substances de l’annexe I et de l’annexe II. Les étapes actuelles et suivantes consistent à déterminer si les groupes qui s’opposent au reclassement du cannabis ont la capacité juridique de ralentir ou de faire échouer le processus. Étant donné que le reclassement est une question de données scientifiques et médicales ainsi qu’une modification de la politique fiscale et non une question d’accès au marché ou de concurrence, peu de groupes, si tant est qu’il y en ait, seraient en mesure d’avoir qualité pour agir en justice et demander une audience. Par conséquent, la publication d’une règle finale dans le registre fédéral avant les élections de novembre reste l’issue la plus probable. En outre, si l’on considère les récents commentaires de l’ancien président Trump sur la question du cannabis, il ne s’agit pas d’un sujet qui lui tient à cœur. Il se concentre sur l’économie, les réductions d’impôts, la politique d’immigration et la sécurité des États-Unis. Le cannabis ne figure pas parmi ses dix principaux sujets de préoccupation. 
  
À l’heure où nous publions ces lignes, nous sommes à un peu plus d’une semaine de la fin de la période de consultation publique, au cours de laquelle les parties intéressées peuvent se connecter pour faire part de leur soutien ou de leur opposition au reclassement du cannabis. Cependant, ce qui est important, c’est que toutes les opinions ne comptent pas dans cette consultation. Ceux qui comptent sont ceux que le procureur général et le département de la Justice considèrent comme ayant qualité pour agir. Dans une note adressée aux investisseurs à la fin du mois de juin, Russel Stanley, un analyste de Beacon Securities spécialisé dans le cannabis, a écrit ce qui suit :

« Lorsque la Cour suprême des États-Unis a rejeté à l’unanimité, au début du mois, une contestation judiciaire dans une affaire d’avortement, elle l’a fait en statuant que le groupe qui avait intenté l’action n’avait pas qualité pour agir. Bien qu’il s’agisse d’un autre tribunal et d’une autre question, ce point de données illustre l’importance de la capacité juridique. Étant donné que le reclassement du cannabis n’a d’incidence que sur la fiscalité et la recherche, et que cette action ne légalise pas le cannabis, il sera difficile pour les opposants de faire valoir qu’ils seront directement lésés. »

Nous pensons qu’en dépit du sentiment négatif, les actions américaines du cannabis bénéficient d’un certain nombre de catalyseurs positifs qui leur donnent des ailes. Toutefois, compte tenu des élections et de la couverture médiatique qui en découle, d’autres investisseurs manquent de conviction à l’heure actuelle.

L’un des principaux enjeux du reclassement est le changement fiscal qui réduira les impôts dus et augmentera les liquidités conservées par les sociétés américaines du secteur du cannabis. De nombreuses entreprises ont décidé unilatéralement de cesser de payer les impôts aux termes de la section 280E, étant entendu qu’une fois le reclassement institué, il sera rétroactif au 1er janvier. Toutefois, l’IRS a décidé d’avertir les entreprises qui prennent des décisions unilatérales que les impôts restent dus jusqu’au 30 juin et doivent être payés.

L’IRS a publié une déclaration indiquant que la section 280E s’applique toujours aux entreprises du secteur du cannabis.

« La loi relative à l’annexe ou à la classification de la marijuana n’a pas changé. Les contribuables qui cherchent à se faire rembourser les impôts payés au titre de la section 280E de l’Internal Revenue Code en déposant des déclarations modifiées n’ont pas droit à un remboursement ou à un paiement. Bien que la loi n’ait pas changé, certains contribuables déposent des déclarations modifiées. Les motifs de dépôt de ces demandes varient, mais elles ne sont pas valables. L’IRS prend des mesures afin de répondre à ces demandes. »

Cela ne devrait surprendre personne. Ce qui est important dans l’examen des principales sociétés du secteur du cannabis, c’est qu’une entreprise, Trulieve (TRUL), a été transparente et a révélé qu’elle avait réussi au début de l’année 2024 après avoir rempli de nouvelles déclarations fiscales, à récupérer plus de 100 millions de dollars et qu’elle gardait ces liquidités dans son bilan en réserve dans l’attente d’un éventuel litige futur. Il s’agit d’une stratégie prudente étant donné que le reclassement n’a pas encore été adopté. Pour d’autres acteurs qui décident de cesser tout simplement de payer, les risques sont plus grands.

La Cour suprême annule officiellement la doctrine de déférence Chevron

L’arrêt de la Cour suprême renversant ce que l’on appelle la « déférence Chevron » est un gros titre qui suscite l’incertitude pour de nombreux secteurs dont les sociétés représentent une part importante de l’indice S&P 500. L’affaire en cours s’intitule Loper Bright Enterprises c. Raimondo et la décision de la Cour suprême des États-Unis a annulé la doctrine de déférence Chevron, issue d’une décision de 1984, qui décrit comment les tribunaux peuvent s’en remettre aux interprétations raisonnables des organismes fédéraux concernant les lois ambiguës que ceux-ci sont chargés d’appliquer.

La décision peut servir à affaiblir le pouvoir des organismes fédéraux et des organismes de réglementation en ce qui concerne les questions soulevées dans les contestations des décisions des organismes administratifs devant les tribunaux fédéraux, en particulier lorsqu’un organisme fédéral se fonde sur l’interprétation d’un texte législatif ambigu pour définir sa politique. Cela a des conséquences importantes pour la plupart des secteurs réglementés par le gouvernement fédéral. Citons, parmi bien d’autres, l’énergie, l’agriculture, le cannabis, les parcs éoliens et les véhicules électriques.  L’interprétation de l’organisme est cependant importante, en particulier lorsque le Congrès délègue le pouvoir à un organisme de donner un sens à un terme donné.  Dans ce type de situation, l’interprétation de l’organisme est suivie.

La décision sur la déférence de Chevron aura-t-elle un impact sur la question du cannabis?

Cette décision ayant été rendue publique à la fin de la semaine dernière, certains investisseurs ont estimé qu’elle était en partie responsable de la faiblesse du dernier jour du trimestre. Nous avons reçu des communications de juristes américains qui ont examiné l’affaire Chevron. Un examen approfondi du processus de reclassement nous amène à penser que la décision Chevron n’aura pas d’effet négatif. Des recours juridiques sont à prévoir, mais cette décision n’a pas changé la donne. Le renversement de l’arrêt Chevron a en fait favorisé le reclassement du cannabis, car le HHS a le pouvoir d’examiner le reclassement du cannabis prévu par le Congrès dans la Controlled Substances Act (CSA). En 2023, le HHS a utilisé un test adoptant des normes scientifiques et médicales qui, conformément au pouvoir qui lui a été délégué aux termes de la CSA, rend moins probable l’annulation du processus par un tribunal. En conséquence, les médias font grand cas de cette décision de la Cour suprême, mais nous sommes d’avis qu’étant donné le travail du HHS, ce changement ne devrait pas constituer un obstacle au reclassement du cannabis.

Stratégie de vente à découvert

Le gestionnaire du Fonds a ajouté la vente à découvert à son arsenal de stratégies pour améliorer les rendements et réduire la volatilité. Le Fonds de cannabis et de santé alternative Ninepoint se concentrera principalement sur les sociétés canadiennes du secteur du cannabis cotées au NASDAQ et à la NYSE. Nous pensons qu’il y a parfois un malentendu de la part des investisseurs qui achètent des titres du secteur du cannabis canadien lorsque des catalyseurs positifs du secteur américain sont annoncés. À l’heure actuelle, les sociétés du secteur du cannabis canadien sont limitées en termes d’exposition au marché américain. Ce que nous avons, c’est un décalage entre des sociétés canadiennes très liquides et à multiples élevés qui génèrent très peu, voire pas du tout, de flux de trésorerie d’exploitation, et des sociétés américaines du secteur du cannabis qui tendent à avoir des flux de trésorerie plus importants et un meilleur potentiel avec l’arrivée de nouveaux marchés d’État, mais qui se négocient toutes à des multiples à un seul chiffre. Périodiquement, nous cherchons à tirer parti de ce décalage en vendant à découvert certaines positions qui ont tendance à se négocier bien au-dessus de leurs revenus ou de leurs taux de croissance implicites.

En outre, nous mettons en œuvre des transactions par paires qui amélioreront également les rendements. Les transactions par paires se produisent au sein d’un même groupe industriel, lorsqu’une société est sous-évaluée par rapport à une autre qui se négocie à des multiples plus élevés. Dans ce cas, nous pourrions opter pour une position « acheteur » sur le titre sous-évalué et pour une position « vendeur » sur le titre surévalué. 

Globalement, notre objectif n’est pas de mettre en place des positions vendeur importantes que nous conserverons pendant des mois. Notre intention est que ces transactions répondent à des dynamiques à court terme sur le marché et qu’elles soient limitées dans le temps.

Le Fonds de cannabis et de santé alternative Ninepoint, créé en mars 2017, est le premier fonds commun de placement au Canada géré activement qui soit axé sur le secteur du cannabis. Il est ouvert à de nouveaux investisseurs et ses titres peuvent être achetés quotidiennement.

Charles Taerk et Douglas Waterson
L’équipe du portefeuille
Faircourt Asset Management
Sous-conseiller du Fonds de santé alternative Ninepoint

Analyse statistique

Fonds

Rendements cumulatifs

37,9 %

Écart type

27,7 %

Ratio de Sharpe

0,06

Commentaire historique

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  • Fonds de santé alternative Ninepoint
    Le rendement du Fonds en mars (8,0 %) a été dopé par un enthousiasme continu suscité par plusieurs catalyseurs à court terme dans le secteur américain du cannabis. Le 7 mars dernier, les investisseurs du secteur ont reçu une bonne nouvelle lorsque le président Biden, lors de son discours sur l’état de l’Union, a abordé la question des réformes de la législation fédérale sur le cannabis. Ce catalyseur à court terme, décrit ci-dessous, constitue un élément clé de la réforme réglementaire qui, si elle est mise en œuvre, conduira à une amélioration des flux de trésorerie et à une augmentation significative de la valeur des capitaux propres du secteur américain du cannabis.